Un vendredi pluvieux sur la côte ouest d'un nouveau monde...
Maintenant que nous travaillons, nous avons moins l’occasion de faire de petites escapades. Le vendredi 6 novembre (il y a plus d'un mois oui!), nous sommes tous les deux en congé. Une opportunité pour aller découvrir un petit coin de paradis que même la pluie n’a pas pu entraver. C’est toujours plus amusant de se balader sous un ciel bleu et ensoleillé mais c’est tout aussi fascinant de découvrir un lieu, tel qu’il est, par un temps venteux et pluvieux habituel sur cette partie de la côte nord-pacifique.
Le matin, nous avons fait 50 minutes de bus le long de la côte, à flanc de montagne, jusqu’à rejoindre le petit village de Horseshoe bay. Cette localité est située, comme son nom l’indique, dans un creux en forme de fer à cheval à l'embouchure de la baie Howe. Elle prend place au bord du détroit de Géorgie qui sépare l'île de Vancouver du continent et est encaissée dans la chaîne des Coast Mountains, non loin du Mont Cypress. Elle constitue avant tout un port de pêche mais aussi un terminal pour les bateaux qui font la traversée entre le continent et l’île de Bowen Island, située à 15-20 mins en ferry, que nous avons eu la chance de voir au loin dans la brume.
Arrivés en fin de matinée, c’est sous une incessante pluie fine que nous faisons nos premiers pas dans le village. Une brume épaisse coiffe les montagnes et recouvre sa chevelure de sapins.
Le mauvais temps nous amène à pousser les portes de chez Troll’s, un établissement réputé depuis la 2ème guerre mondiale pour ses ‘fish & chips’. Nous y goutons leur spécialité : le traditionnel fish & chips dans sa version locale au saumon régional. Un délice agrémenté d’une sauce tartare maison et d’un point de vue confortable et sec sur une mer agitée par une météo décidément peu clémente. La dernière frite du plat, petite et croquante, survient en même temps qu’une accalmie. Nous nous empressons de payer l’addition et de filer découvrir les recoins sauvages des alentours.
Au cœur d’une baie isolée, nos pas croisent ceux d’un curieux personnage pour qui ces fantastiques paysages maritimes ne constituent rien de plus que le décor d’une balade quotidienne. Amoureux de la nature, il ne voudrait vivre nulle part ailleurs. Il nous montre la photo de son cochon dans son portefeuille et parle des raton-laveurs avec tendresse. Il évoque la forte population de cougars, ou ‘mountain lions’, des alentours et nous raconte la fois où il a pu observer une baleine à l’endroit même où nous nous trouvons.
Nous nous baladons le long de la côte escarpée et arrivons dans une zone protégée à la géologie étonnante. Nous y découvrons des paysages fascinants dans une ambiance de brume et de brouillard. L’île de Bowen, à peine discernable à travers la couche de nuage, nous surveille au loin. Cette terre embrumée nous rappelle à la fois Isla Nublar (cfr Jurassic Park) et Shutter Island (cfr l’adaptation éponyme de Scorsese du roman de Dennis Lehane). Nous sommes seuls au monde, à moins d’une heure de route d’une métropole. Il fait gris et bleu à la fois dans une luminosité inhabituelle. Nous observons, à une quinzaine de mètres de nous, des lions de mer jouer dans l’eau.
Les photos valent parfois mieux que les mots. Ceux-ci peuvent certes aider à recréer une ambiance, mais rien n’équivaudra jamais l’expérience des sens.
Nous sommes désolés de ne pouvoir vous partager que si peu.
A bientôt :)
Simon & Ivana