mardi 21 juin 2016

Nos jobs


 Nos jobs

Voici un petit article qui ne parle pas de nos expéditions mais pour une fois de notre quotidien : nos jobs ! Nous avons chacun plusieurs jobs, et, comme déjà dit, ici un travail peut se trouver en un jour. On peut également les cumuler autant que possible.

Ivana

Je travaille dans deux magasins en tant que « sale associate », autrement dit VENDEUSE (ca fait moins pro d’un coup) : UGG et Forever 21.


Chez UGG :

C’est mon job « principal » (pour ne pas dire mon job préféré). J’y travaille 3 jours/ semaine.
Le travail est plutôt simple : je dois tout simplement amener les chaussures demandées par le client dans la bonne taille (ne pas confondre taille européenne/ taille US/taille UK/taille japonnaise ou encore taille enfant/taille jeune enfant /taille « bébé »- HUM). Je dois continuellement conseiller le client (l’anglais a fait ses progrès, au point que j'ai du mal à traduire lorsque je tombe sur des clients français et que je suis à présent habituée au vocabulaire anglais). Je m'occupe également des transactions à la caisse

 Collection hiver
Collection printemps/été

La marque se décline en accessoires luxueux... Et OUI ce sont des porte-clés en forme de bottes UGG!
On doit également ranger la « stockroom », autrement dit l’arrière-salle contenant des centaines de chaussures, gérer les transferts de chaussure (les anciennes collections qu’on renvoie à la centrale), trouver des stratégies pour faire de la place dans la stockroom quand elle est déjà pleine et qu’on recoit le matin 150 nouvelles chaussures...)

S’occuper de la « stockroom » un des gros objectifs du boulot. En effet, celle-ci est très petite pour la quantité de chaussures à gérer et il faut continuellement l’organiser.

Le deuxième objectif est le service client qui doit être irréprochable. Pour ça, on doit aller vite pour trouver les chaussures (autant vous dire que je n’utilise même plus l’échelle mais grimpe littéralement sur les étagères pour les attraper, c’est une des qualités qui a fait en sorte que j’ai pu être prolongée, donc merci Ivana le petit singe), on doit pouvoir conseiller le client et surtout être TOUJOURS agréable et comme dit la manager ‘have fun with the custumer’. 

Les feed-back des custumer m’ont également permis d’être prolongée. Ceux-ci peuvent remplir un petit questionnaire en ligne et écrire un commentaire sur le service qu’ils ont reçu en magasin. Je suis actuellement l’employée qui a eu le plus de commentaires très positifs, ce dont JE SUIS fière, je dois l'avouer, car il faut vraiment pouvoir gérer le vocabulaire nécessaire en anglais dans ce genre de boutique où certains clients peuvent parfois être très difficiles. J’ai d’ailleurs été élue « employée du mois » lors de mon second mois chez UGG et une des 4 seules à être reprises sur la petite vingtaine de saisonniers. Aujourd’hui, je suis la dernière d’entre-deux à être toujours là.

Je dois préciser que j’ai droit à une équipe de REVE: les managers sont géniales (il n’y a que des filles) et on est énormément encouragé et surtout félicité. Je m’investis énormément quand je travaille là-bas.
Metting avec l'équipe des saisonniers pour la période de Noël (je suis au milieu en rose :D)
Le magasin le jour de "Boxing Day", autrement dit une file jusqu'à l'extérieur du magasin, un garde de sécurité à l'entrée.... 
Premier jour chez UGG


La section "Toddler" (= nouveaux-nés=>  enfants de 3 an

L'affiche de l'employé du mois de Novembre










Les managers et moi, <3 mon équipe!


Chez Forever 21 :


J’y travaille 2 jours/semaine. Au début, j’étais énormément à la caisse (quand tu es à la caisse, c’est pour la journée ENTIERE). Mais à présent, on me place dans une section (le rez-de-chaussée) que je dois ranger. Je dois également m’y occuper des « go-back » (=les vêtements qui proviennent des cabines d’essayage qu’il faut ranger. On en a des centaines par jour). 

Ce travail est moins sympa que chez UGG car on ne se repose JAMAIS. Il est aussi à noter que magasin est IMMENSE (couvre deux grands étages, il équivaut à peu près à trois/ quatre fois le Zara de Liège).

Collecion été
Deuxième étage: ce magasin est IMMENSE



Fait à noter également : ici les magasins ouvrent 7 jours sur 7 de 10 à 22h en Robson Street. Je dois donc parfois faire les fermetures… Lorsque je me plaignais de mes 10-20 au Colruyt… c’était bien avant de découvrir Robson Street! A la fermeture, il faut rester dans le magasin jusqu’à ce que tout soit rangé. Autrement dit, chez Forever 21, il n’est pas rare de finir plus tard que minuit voire exceptionnellement 1h.


Je travaille pour les deux jobs avec des « jeunes » équipes composées essentiellement d’étudiants qui y travaillent quelques jours par semaine. Les managers n’ont jamais plus de 30 ans non plus, certaines ont même mon âge et sont toujours aux études.


Ce qui est étrange, c’est qu’ici, contrairement à la Belgique, les étudiants n’ont pas ce statut « d’étudiant ». Ils font intégralement partie de l’équipe et ont leur part de responsabilité dans l’entreprise. Les managers font toujours un petit « coaching » avant de commencer la journée rappelant le chiffre à atteindre le jour même, les missions principales de la journée, les « goals » de la semaine etc, etc. Même si j’ai travaillé dans une super équipe au Colruyt (Big up aux collègues), il faut avouer qu’ici les étudiants, c’est autre chose. Par exemple, l’étudiant  qui  a dû me coacher le premier jour chez Forever avait 19 ans, travaillait là depuis moins de 6 mois et pourtant, à l’entendre, on aurait dit qu’il était le concepteur du magasin. Il bénéficie de plus grosses responsabilités dues à son « ancienneté » (alors qu’on est d’accord que même après 1 an au Colruyt, je me sentais toujours comme la « petite nouvelle »).

Les encouragements dans les deux jobs sont nombreux, on ressent vraiment ce travail d’équipe ou de « team work » comme on dit. Il est aussi à noter qu’ils font rapidement confiance : chez UGG , j’ai pu commencer directement dans le magasin sans aucune explication préalable, j’ai dû trouver toute seule le fonctionnement du magasin. Pour Forever 21, après un rapide topo du service client/rangement de section, on m’a laissée travailler 2 jours en faisant uniquement le rangement et le 3eme on m’a embarquée à la caisse. Contrairement à un apprentissage qui, en temps normal devrait prendre au moins 1h de coaching, a pris en tout et pour tout 3 minutes (toujours en anglais, soyons clairs) : « Tu verras, tu t’habitueras au fur et à mesure- bye ».

Cependant, le sérieux des employés est parfois un peu « lourd » à supporter chez Forever 21. Ils ont en général du mal à sourire lorsqu’ils te demandent de faire un truc (ou du mal à sourire tout court en magasin) – du genre « Ivana, reprends-moi à la caisse » " SVP MERCI CE SERAIT SYMPA HIHI "-on oublie- et la modestie n’est pas spécialement bien vue. Court exemple qui résume bien la situation : je travaillais dans la section accessoires/bijoux lorsqu’une étudiante est venue m’aider. Pour rire, je lui dis en regardant tous les bijoux qu’il restait à ranger « Ha cool tu es là, je sais pas où toutes ces conn*** vont haha». Elle me répond très sérieusement « Je sais à 99% où tout se trouve dans cette section ». Pshhhhhhhhhhhhhhht, grand écart et triple salto arrière, je suis bien vite partie, limite honteuse d’avoir voulu me confesser sur l’horreur qu’est cette section. Heureusement, ils ne sont pas tous comme ça et des amitiés se créent malgré tout. Il ne faut juste pas prendre personnellement ces attitudes car une fois au lunch, on découvre que ce sont des personnes marrantes et sympas également. C’est juste que le boulot- C EST LE BOULOT. 

Simon :

Je travaille principalement dans le Capuccino Bar-Restaurant de l’épicerie-supermarché « URBAN FARE ». J’occupe une position multi-tâches reprenant les fonctions groupées de caissier, barista (terme italien, repris par la langue anglaise pour désigner une personne qui prépare des boissons faites à base de café), serveur et aide-cuisinier.

URBAN FARE est une enseigne originaire de Colombie-Britannique et plus particulièrement de Vancouver. Il n’en existe que 4 au monde (3 se trouvent dans le centre-ville de Vancouver, le 4e se trouve à Kelowna, dans la même province).  URBAN FARE fait partie du groupe alimentaire Overwaitea Food Group qui a aujourd’hui plus de 100 ans. Celui-ci trouve son origine dans l’ambition débordante de Robert C. Kidd, jeune immigrant fraîchement arrivé dans l’ouest du Canada, qui ouvrit en 1915 une épicerie à New Westminster (aujourd’hui faisant partie du grand Vancouver).




URBAN FARE est un concept d’épicerie fine qui vend (en théorie) principalement des produits locaux et de qualité (elle en propose un certain nombre mais ses rayons sont aux 2-3 composées des mêmes marques que les grandes chaines de grandes surfaces). Elle a attiré notre attention lors de nos premiers jours au Canada pour notamment proposer de la féta macédonienne, du Hvala nougat balkano-turque que l’on retrouve dans les pays ayant subi l’influence ottomane, etc. URBAN FARE, au sein de son épicerie, offre les services d’une boucherie, d’une fromagerie et d’une boulangerie-pâtisserie. Simon travaille quant à lui dans un département hybride, mêlant bar à cafés et restaurant, du magasin situé à Coal Harbour (un quartier longeant l’océan et offrant une vue incroyable sur les montagnes du continent).


Urban Fare sur la première photo en bas à gauche et sur la deuxième en bas du building.

Alentours de l'établissement.



Les plats et boissons proposés chez URBAN FARE sont de qualité. L’établissement est souvent bondé et est, pour une grande partie, fréquenté par des clients réguliers dont parfois la commande ne change jamais d’un jour à l’autre (ex : « Saumon grillé, légumes vapeur et salade de betterave SANS OIGNONS », « 1 grand café medium roasted + 1 muffin blueberry). Il offre une bonne alternative pour qui veut manger relativement sain, sans pour autant perdre du temps à cuisiner.

Le bar à café de URBAN FARE pourrait être socialement comparé à nos bars et cafés. Il constitue un lieu de socialisation où les personnes se retrouvent pour partager une boisson, à la différence que cette boisson est généralement un café et non une boisson alcoolisée. Au Canada, il est donc plus courant de se retrouver autour d’un café-lattè et d’un cookie, que d’une bière (du moins la journée). Le bar à café, de manière générale, se veut accueillant en présentant des sièges confortables, des journaux mis à dispositions, des télévisions et un wifi. Il nous donne parfois l’impression d’être à la maison. Si deux personnes veulent aller voir un verre chez Urban Fare à 21h30, ils le feront dans une tout autre ambiance que celle d’un café ou bar en Belgique. L’heure n’est nullement à la critique, juste à la comparaison, je tiens à la préciser.

Le cappucino-bar d’URBAN FARE propose une large gamme de boisson : thé noir, thé vert, tisane, café, cappucino, latté et ses variantes selon l’ajout de différents sirop (coco, caramel, noisette, vanille, etc), mocha, chocolat chaud, london fog, chai latté, matcha latté, etc. C’est très amusant de faire les boissons, sûrement la meilleure partie du job. J’essaye de réaliser du « latté art »= dessiner dans la mousse de lait des café latté. C’est assez compliqué, tout est dans la texture de la mousse que l’on réalise en chauffant le lait à la vapeur. Il s’agit ensuite d’avoir le tour de main lorsqu’on verse le lait et la mousse sur le shot d’espresso. Le « Latté art » est née dans les années 1980  à Milan, mais les italiens reconnaissent que c’est à Seattle que cela s’est vraiment développé et popularisé. Le « Latté art » constitue donc un « art » local, vu que Seattle et Vancouver sont presque deux sœurs jumelles.


Latté Art réalisé par Simon.


La personne chargée de la caisse est généralement celle qui sert les boissons et les cookies, donuts, croissant, muffins et autres « pâtisseries ». Le muffin au Canada est plus qu’un cake. Il se décline en variété allant du simple aux pépites de chocolat au « Quick Start » fait à partie de toutes sortes de céréales. Il en existe même un à la courgette.
(Vins, bières sont également disponibles, mais seulement pour la consommation sur place, la loi est très stricte à ce sujet !).

Les muffins et autres délices juste à côté de la caisse.


Le restaurant se présente sous la forme d’un self-service. Le client avance avec son plateau et demande au serveur de lui servir tel ou tel plat. Tous sont disponibles à emporter : un certain nombre d’entre eux sont préparés à l’avance, d’autres nous arrivent déjà tout préparés, d’autres encore doivent être cuisinés sur le moment même par les chefs alors en service. Les plats proposés sont représentatifs de la mixité culturel de Vancouver et sont assez raisonnables niveaux prix (ex : poitrine de poulet+ pommes de terre rôties+ légumes= moins de 5euros).


Une partie de ce qu'on vend

-         - Une gamme de sandwich et wraps à chauffer au grill. Certains d’entre eux sont spécialement conçus pour le déjeuner, il s’agit des Breakfast Wraps et des english muffins (fourrés omelette-jambon-fromage) que l’on trouve finalement partout à Vancouver.
    - Une gamme de salades préparées dont voici quelques exemples : couscous-dinde, poulet-curry-abricot, wakami (préparation japonaise d’algue), pommes de terre à la façon du Yukon. Nous les préparons tous les jours. J’apprécie notamment faire la salade grecque.
-          2 soupes du jour.
-         - Une vitrine est remplie de plats que nous réchauffons. Parmi ceux-ci : lasagne, boulettes quinoa-dinde, Sheperd’s Pie (sorte de hachis-parmentier), Crabe Cake (typique du continent Américain), Gyoza (ravioli de crevette chinois), samosa (feuilleté originaire d’Inde), Jambalaya (sorte de Paella populaire en Louisianne), saumon, macaroni au fromage, etc.
-          - Une vitrine chauffée reprenant systématiquement : poulet (choix entre « à l’italienne », « barbecue » ou « cajun (piquant) »), des ribs de porc, jarret d’agneau, chicken pot pie (tourte au poulet) disponible parfois dans une version au bœuf, à l’agneau ou encore à la dinde. Chaque jour, le restaurant propose un différent « carvery », c’est-à-dire une grande pièce de viande souvent rotie disponible à la découpe (attention dans le monde de la restauration canadienne on compte en Onces et non en grammes), telles que du roast beef, de l’agneau roti, de la dinde farcie, etc. Toutes ces plats de viandes peuvent être accompagnées de la sauce « Gravy » (une sauce passe partout fait à partie de jus de viande et d’une sorte de maizena) ainsi que de légumés-vapeur, de pommes de terres roties, de purées ou encore de riz (chaque accompagnement coutent 1.50 dollars, soit 1€).
-         

      Le restaurant offre également un menu à la carte dont les plats sont cuisinés sur le moment et amenés en salle par les serveurs dont nous assurons également la fonction. Une partie de celle-ci est réservée au déjeuner et propose des œufs (il existe 6 façon de les cuire), omelette, du porridge, des pancakes, etc. L’autre partie de la carte est réservée au reste de la journée et offre la possibilité de savourer : burgers, frites (délicieuses, c’est bien de le préciser) beef dip (sandwich au bœuf à tremper dans un bouillon) dont la spécialité de la maison est faite avec de la viande sechée à la mode de Montréal ou avec une sorte de charcuterie du célèbre bœuf Wagyu alors roti, pâté aux fruits de mer, chili con carne, etc.

Notons que l’information concernant les allergènes contenus dans les plats est beaucoup plus transparente qu’en Belgique. Notons aussi que, lors de notre séjour dans le Yukon, nous avons retrouvé le même type de nourriture. En Europe, on fait 100 km et on mange autrement, ici on fait plusieurs milliers de km et on retrouve les mêmes plats, les mêmes salades, les mêmes pâtisseries, etc.

URBAN FARE est ouvert tous les jours de l’année, à l’exception du 25 décembre, de 7h à 22h (23h en été). La prestation de travail chez Urban Fare dure généralement 8h. L’équipe du matin s’occupe avant tout de la mise en place, du service du « café-muffin », de la préparation des salades et du service des clients. L’équipe du soir s’occupe du service des clients et du nettoyage des vitrines et des machines à cafés. Le travail reprend également d’autres tâches telles que débarrasser les tables des clients paresseux ou tout simplement mal-élevés.

Un grand espace, dont une terrasse est ouverte aux clients pour manger sur place. De nombreuses télévisions sont installées sur place. Seul le sport est autorisé à apparaitre sur les écrans. Nous ne ratons ainsi rien du football américain, du hockey, du baseball et du soccer ! Je ne rate donc pas les matchs de l’Euro 2016 !!!


Photos de l'établissement ,sa terrasse et sa cuisine où Simon travaille.


Simon au travail.



Chapeau de Noel porté par toute l'équipe durant tout le mois de décembre.


Je m’amuse beaucoup au travail. Je travaillais majoritairement l’après-midi et le soir mais, en gagnant en ancienneté, je travaille maintenant uniquement le matin jusqu'au début d’après-midi. L’équipe au boulot se compose en majorité de jeunes dont quelques-uns sont issus de l’immigration et dont un certain nombre vient d’ailleurs au Canada. Il y a même des amérindiens. L’ambiance est véritablement géniale et seule une trop grande fatigue peut rebuter l’envie d’aller travailler. J’ai notamment été félicité car certains clients ont fait l’écho de mon bon service. Ce travail est enrichissant non seulement pour le vocabulaire culinaire anglais qu’il m'a fait acquérir mais également pour la culture culinaire canadienne dont on sait finalement peu de chose. 

Le salaire des travailleurs d’Urban Fare a été augmenté depuis la mi-décembre (de 10.45 dollars de l’heure à 11 dollars), ce qui est une preuve de la bonne situation économique du Canada, en comparaison des taux de chômage montant dans de nombreux pays d’Europe.







Une partie de la team.


La photo a été mise sur le panneau de communication.

Anniversaire de la superviseur que tout le monde appelle "Mamma", célébré avec une grande affiche...

Halloween au travail durant les premiers jours de boulot.
Il est intéressant de remarquer que le « client canadien » se présente généralement comme un militant du non-gaspillage. Là où en Belgique, tout client suivra généralement la règle du « je paye, donc je veux et je veux beaucoup », à Vancouver il n’est pas rare d’entendre « pouvez-vous m’en mettre moins svp, je n’ai pas très faim ». Le client canadien peut cependant être désagréable et impoli, comme n’importe quel client dans le monde. De manière générale, ils restent plutôt froids et sont assez « donneur de leçon ». Les étrangers se remarquent direct, au choix de leur café, mais également à leur manière chaleureuse de parler. Il est amusant de constater que certains de mes collègues me disent parfois « les clients au Canada sont grossiers, pas comme en Europe ».

Autre fait intéressant : personne ne se fait la bise au Canada ! Lorsque nous arrivons le matin, nous n’avons pas à perdre notre temps à faire le tour de la crèmerie pour placer une bise sur la joue droite de chacun de nos collègues. Nous levons la main en l’air et élevons légèrement la voix pour saluer en une fois toute les personnes présentes « Hiiiii everybody ». Le même schéma se représente au moment de se dire au revoir. C’est beaucoup plus commode, il faut l’avouer ! Cela fait sourire les Canadiens lorsque nous leur expliquons notre manière chaleureuse de nous saluer.

Ces « froides » salutations sont cependant paradoxales si nous les comparons avec la façon canadienne de s’adresser aux clients, à l’inconnu. Notons que le vouvoiement n’existe pas en anglais, les Québécois s’adressent à nous en français en nous tutoyant. La langue anglaise, plus directe, se veut d’ailleurs plus commode pour le travail. 3-4 mots en anglais peuvent suffire là où il faudrait 3-4 phrases en français. En comparaison, il est beaucoup plus fatiguant de s’adresser à des clients en français qu’en anglais, tant notre langue est faite de « chichis », de « parler-pour-ne-rien-dire » et de tournures de politesse alambiquées qui nous apparaissent aujourd’hui absurdes. Il est tout à faire correct en anglais (au Canada tout du moins) de saluer un client par un « Hey copain », « Hey mec », « Héé là ». Nous pouvons l’appeler par son prénom et lui par le nôtre.

En dehors du travail principal dans un coffee bar, Simon travaille entre 1 à 3 fois par semaine à servir des boissons (sodas et bières, parmi lesquelles la Stella Artois est vraiment partout !) et de la nourriture (hot dog, chips, pop corn SALÉ !!, hamburger, nachos, etc) durant divers évènements :
-          Les match de hockey de l’équipe de NHL (national league de hockey entre USA et CANADA) des CANUCKS DE VANCOUVER dans l’arène Rogers (Rogers Arena). Une équipe de hockey peut jouer jusqu’à 3x par semaine et joue en tout environ 80 matchs par saison !
-          Les concerts qui se déroulent régulièrement dans la Rogers Arena (j’ai notamment travaillé durant les concerts de Paul Maccartney, Rihanna et Selena Gomez).



Stand hot dog.


Concerts.



-         Les matchs de football de l’équipe MLS (Major league de soccer, entre USA et CANADA) des WHITECAPS DE VANCOUVER  dans le superbe stade de BC Place.
-          Les matchs de football canadien (presque du football américain) des BC LIONS, également dans le stade BC Place.
-          Divers autres évènements ayant lieu dans le stade, tels que des matchs de Rugby ou des conventions. Simon voit souvent les joueurs de l'équipe des Whitecaps et les adversaires, près des vestiaires.





A chaque évènement, je change de stand, de collègues et de manager. L’ambiance générale est sympathique, le travail l’est sans plus, la paye est par contre beaucoup plus intéressante que celle de nos autres jobs. Certains stands, notamment durant les matchs de hockey, sont vraiment pénibles. L’un d’entre eux, nous fait maintenir un petit stand tout seul et nous en fait gérer la comptabilité jusqu’aux déchets.

Il est intéressant de constater que les supporters des équipes adverses, aussi bien au foot qu’au hockey, sont ensemble dans le stade/l’arène. Ils se charrient gentiment. A l’inverse, les joueurs de hockeys se tapent dessus durant la rencontre et c’est permis par l’arbitre jusqu’à un certain point. Les supporters semblent aimer le spectacle mais ne semblent jamais de grands acharnés de leur équipe comme peuvent l’être les supporters de football en Europe. Ils viennent voir leur match en mangeant et un buvant et, même si leur équipe perde, ne change pas d’attitude Si l’équipe gagne,c’est un plus mais voilà.

Pour vendre de l’alcool, j’ai dû suivre un cours sur internet et passer un examen. J’ai désormais le droit de pouvoir vendre responsable ment de l’alcool en Colombie-Britannique. La situation de l’alcool est bien différente au Canada par rapport à l’Europe. Il faut 19 ans pour consommer de l’alcool et toute personne paraissant moins de 30 ans doit présenter, au moment de l’achat, 2 pièces d’identité. Le barman est responsable de ses clients et ne peut pas vendre d’alcool à ceux qu’ils jugent déjà trop ivres. Si le client, après avoir consommé de l’alcool dans un établissement, prend sa voiture et renverse quelqu’un, une partie de la responsabilité retombera sur l’établissement. C’est assez dur de dire STOP à quelqu’un. Je n’ai jamais eu à le faire durant les évènements sportifs mais bien à mon autre travail chez Urban Fare. Et c’est encore plus dur quand c’est à de sympathiques habitués. Très différents de l’Europe où un client peut, à moitié endormi sur le comptoir, commander un wisky et le recevoir.


Fin juillet nous quitterons tous ces jobs pour voyager et travailler sur la route pendant 3 mois. Après 10 jours de vacances dans les montagnes rocheuses canadiennes, nous irons dans un élevage de chiens de traîneau près de Kamloops en Colombie Britannique où il fait 40 degrés l’été ! Nous irons ensuite travailler dans un refuge de montagne à 2100m d’altitude tout au nord de la chaîne de montagne des Cascades. Nous y passerons environ 1 mois, travaillant et profitant de la beauté des lieux. Ensuite nous rejoindrons la côte pacifique et irons travailler dans un profond fjord entouré de montagnes, pour une organisation qui loue des cabanes dans la nature et organises des activités dans la nature.

Ivana et Simon


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